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François Morvan : "Respecter le confinement est un devoir"

Santé - Publié le 1 avril 2020
françois morvan
Conseiller municipal, François Morvan répond à nos questions en tant que médecin hospitalier et membre de la cellule de crise de la Ville.

En l'état actuel des connaissances, pouvez-vous nous rappeler, dans les grandes lignes, ce qu’est le Covid-19 ?

François Morvan : Le virus dit Covid-19 est de la famille des coronavirus, très répandue, en nous sommes en contact fréquent avec ces virus. Comme ce virus est un nouveau venu dans cette famille, nous n’avons pas de défense naturelle lors de notre premier contact : nous sommes donc très facilement infectés. Le taux de contagiosité est moyen : dans des circonstances ordinaires, on l’estime de 2 à 3, c’est-à-dire qu’une personne en phase de contagion en contamine 2 à 3. C’est plus que la grippe, c’est beaucoup moins que d’autres affections virales telles que la rougeole où le taux est de 10. Le temps d’incubation (entre le contact et les symptômes) est de 5 à 15 jours. La contagion se fait par contact oral (gouttelettes respiratoires) et par contact corporel, en particulier les mains, et transitant par les surfaces contacts communes.

Quelles sont les populations les plus à risque ?

La maladie est bénigne dans plus de 95% des cas, c’est-à-dire qu’elle guérit sans séquelle. Dans la très grande majorité des cas, elle ne donne que peu ou pas de symptômes. Toutefois, même si nous devons encore approfondir nos connaissances sur la façon dont le Covid-19 affecte les individus,le pourcentage des cas graves et l’existence de symptômes plus importants augmentent avec l’âge et dans certains terrains particuliers : surpoids important , diabète, maladie de l’immunité, maladie cardiaque…

Les enfants ont ainsi très peu de symptômes et quasi-jamais de complications. Au-delà de 65-70, ans, les symptômes sont souvent plus sévères et le taux de complications graves est de 8 à 10%. La complication grave essentielle est une défaillance respiratoire qui survient à partir du 8 ° jour de l’infection et qui nécessite souvent une réanimation respiratoire.

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D’où vient la gravité de la situation ?

Les chiffres ci-dessus, avec un taux de complication de 3% en moyenne, avec un taux de décès entre 1 et 2%, et donc un taux de guérison sans séquelle de 97 % sont en eux-mêmes rassurants.

La gravité de la situation tient à la diffusion très rapide de l’infection dans le temps, cela étant dû à l’absence d’immunité et paradoxalement, au caractère très bénin de l’infection. Une infection qui donne beaucoup de signes et/ou procure un taux de mortalité élevée va diffuser beaucoup moins vite : les personnes tombent malades et ne circulent plus, où même pire, décèdent rapidement et donc l’agent infectant circule peu.
L’urgence de la situation c’est que si l’épidémie progresse rapidement , nous aurons 3% de cas graves, mais sur un nombre très important de personnes contaminées. Si la moitié de la population française était contaminée en trois mois , cela ferait un million ou plus de cas graves à traiter, et les hôpitaux seraient dépassés.


Pouvez-vous nous expliquer la stratégie mise en place en France pour lutter contre ce virus ?

Il s’agit avant tout de réduire la vitesse de propagation afin de permettre au système de santé d’absorber les cas graves au fur et à mesure, le temps de trouver des traitements et de trouver un vaccin. Elle repose sur deux mesures : le confinement et les mesures dites mesures barrières.

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Que permet le confinement ?

Il permet de réduire drastiquement la contagion. Pour un taux de contagion de 2 à 3 et avec un temps d’incubation de 5 à 15 jours, pour une personne infectée :

  • sans confinement une personne infectée produit potentiellement par contact 400 personnes contaminées en deux semaines et 160.000 en un mois

  • avec un confinement diminuant de 50% les contacts, il n’y a plus que quinze personnes contaminées au bout de deux semaines et 225 au bout d’un mois

  • avec un confinement diminuant de 75 % les contacts, il n’y a plus que deux à trois personnes contaminées au bout de deux semaines et dix personnes au bout d’un mois.

Pour finir, que tenez-vous à rappeler ?

Il est très important, comme vous pouvez le voir, pour tous, que chacun respecte le confinement. Mais, les mesures barrières en sont le complément indispensable, permettant de réduire la contagion par contact, et il est vraiment nécessaire que nous nous y employons tous, en respectant la distance d’un mètre minimum et en se lavant les mains régulièrement au savon, ou par défaut, au gel hydro-alcoolique.

Tous ensemble , par notre mobilisation, par notre respect du confinement et des mesures barrières, nous allons faire régresser l’épidémie, faire baisser le nombre de cas graves que nous pourrons donc soigner efficacement. C’est notre devoir collectif et c’est notre devoir envers nos soignants qui luttent avec acharnement dans les hôpitaux

Que fait la Ville ?

Dès le début de la crise, Rémi Muzeau, maire de Clichy, a activé une cellule de crise, physiquement puis par visio-conférence. Depuis, chaque jour, la Municipalité, sous l'autorité de Monsieur le Maire et en lien avec la préfecture, suit quotidiennement l'évolution de la situation depuis son poste de commandement communal. Une réunion par visio-conférence est organisée quotidiennement depuis le début du confinement. Les services nécessaires continuent de fonctionner. Des mesures ont été prises pour veiller aux personnes fragiles, via notamment l'Epicerie sociale, le CCAS et la mise en place de maraudes Croix Rouge et protection civile. La collecte de déchet, le nettoyage des rues, la voirie, les services de l’état-civils ainsi que tous les services nécessaires à la population reste opérationnels.

L’ensemble des mesures prises par la Ville sont consultables sur le site de la Ville (https://www.ville-clichy.fr/actualite/5090/17-coronavirus-le-point-sur-la-situation-a-clichy.htm) ainsi que sur les réseaux sociaux.

En cas d’urgence une adresse mail a été mise en place : covid19@ville-clichy.fr

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